Voitures diesel : faut-il encore y croire en 2024 ?

Le marché des voitures diesel a connu une véritable transformation au cours des dernières années. Jadis plébiscitées pour leur faible consommation de carburant et leur longévité, les voitures diesel sont aujourd’hui confrontées à une remise en question profonde, notamment à cause des préoccupations environnementales et des nouvelles réglementations. Alors, faut-il encore y croire en 2024 ? Cet article explore l’avenir du diesel en se basant sur les tendances actuelles, les avantages, les inconvénients et les perspectives pour les années à venir.

1. Le déclin du diesel : une tendance inéluctable ?

Un déclin amorcé depuis plusieurs années

Les ventes de voitures diesel ont fortement chuté depuis le « Dieselgate » de 2015, qui a révélé que certains constructeurs trichaient sur les niveaux réels d’émissions de leurs véhicules. Cet événement a marqué le début d’une vague de méfiance envers le diesel, non seulement de la part des consommateurs, mais aussi des gouvernements.

• Moins d’immatriculations : En France, les ventes de voitures neuves diesel représentaient environ 73 % des immatriculations en 2012. En 2024, cette part est descendue à environ 16 %, confirmant la baisse de popularité du diesel.

• Pression réglementaire accrue : Les gouvernements européens, en particulier, ont mis en place des restrictions croissantes sur les voitures diesel pour réduire les émissions polluantes. Cela inclut des zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes, où les voitures diesel sont de plus en plus exclues, en fonction de leur norme Euro (norme d’émissions).

L’impact des normes Euro 7

La future norme Euro 7, qui devrait entrer en vigueur en 2025, impose des restrictions encore plus sévères sur les émissions de polluants, y compris pour les moteurs diesel. Bien que les constructeurs aient amélioré les technologies pour réduire les émissions de leurs moteurs diesel, la norme Euro 7 pourrait rendre les véhicules diesel plus coûteux à produire, réduisant ainsi leur compétitivité par rapport aux modèles électriques et hybrides.

2. Les avantages des voitures diesel : sont-ils toujours valables ?

Un moteur toujours performant pour les gros rouleurs

Malgré les obstacles réglementaires et les changements de perception, les voitures diesel conservent encore certains avantages qui séduisent une partie des automobilistes.

• Excellente consommation de carburant : Les voitures diesel sont connues pour leur faible consommation de carburant, ce qui en fait un choix rentable pour les conducteurs qui parcourent de longues distances. En effet, un moteur diesel est généralement 20 à 30 % plus économe en carburant qu’un moteur essence équivalent, notamment sur autoroute.

• Durée de vie prolongée : Les moteurs diesel sont souvent réputés pour leur robustesse et leur longévité. En 2024, cela reste un argument de poids pour ceux qui cherchent un véhicule capable de durer plusieurs années avec un entretien minimal.

• Couple moteur élevé : Le diesel offre un couple plus élevé à bas régime, ce qui permet une meilleure puissance pour les véhicules lourds et une meilleure capacité de remorquage. C’est pourquoi les véhicules utilitaires et les SUV à moteur diesel sont toujours prisés dans certains segments du marché.

Des coûts d’entretien plus élevés

Toutefois, il est important de noter que si les voitures diesel peuvent être plus économes en carburant, elles ont tendance à avoir des coûts d’entretien plus élevés, en raison de la complexité de leur moteur et des systèmes de traitement des émissions, comme le filtre à particules (FAP) et l’AdBlue.

3. Les inconvénients majeurs du diesel en 2024

Les restrictions de circulation

L’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les propriétaires de véhicules diesel est l’implantation des zones à faibles émissions (ZFE) dans de nombreuses villes européennes. Ces zones interdisent ou restreignent l’accès aux véhicules diesel plus anciens qui ne respectent pas certaines normes d’émission.

• Réglementations de plus en plus strictes : En France, les voitures diesel ayant une vignette Crit’Air 3 ou inférieure ne pourront plus circuler dans les ZFE dès 2025. Cela affecte de nombreux modèles vendus avant 2011, et oblige les propriétaires à envisager une conversion ou un changement de véhicule.

• Désavantage en termes de revente : La baisse de la demande pour les voitures diesel a également un impact direct sur leur valeur résiduelle. Les véhicules diesel se revendent moins bien que les modèles essence ou hybrides, car ils sont perçus comme un pari risqué en raison des incertitudes autour de leur avenir.

Impact environnemental

Bien que les moteurs diesel modernes soient plus propres qu’auparavant, ils sont toujours associés à des niveaux plus élevés de NOx (oxydes d’azote) et de particules fines, des polluants nocifs pour la santé humaine et pour l’environnement.

• Problèmes de pollution de l’air : Les villes cherchent à améliorer la qualité de l’air, et le diesel est souvent pointé du doigt pour sa contribution aux niveaux élevés de pollution atmosphérique, notamment dans les zones urbaines denses.

• Moins adapté aux petits trajets : Le moteur diesel est conçu pour des longs trajets. Sur de courtes distances, notamment en milieu urbain, il s’encrasse plus rapidement, ce qui entraîne des problèmes mécaniques et augmente les émissions polluantes.

4. Les alternatives au diesel : vers un avenir électrifié ?

L’essor des véhicules hybrides et électriques

Face aux contraintes croissantes pesant sur le diesel, de nombreux consommateurs se tournent désormais vers des alternatives plus écologiques.

• Véhicules hybrides : Les hybrides, qui combinent un moteur thermique et un moteur électrique, sont de plus en plus populaires. Ils offrent une consommation de carburant réduite et des émissions plus faibles que les véhicules purement thermiques, sans les contraintes d’autonomie des voitures 100 % électriques.

• Véhicules électriques : En 2024, l’électrification du marché automobile se poursuit à un rythme rapide. Les subventions et les avantages fiscaux offerts pour l’achat de véhicules électriques rendent ces modèles plus compétitifs par rapport aux voitures diesel. Les avancées technologiques, notamment en matière d’autonomie et d’infrastructures de recharge, augmentent leur attractivité.

Un avenir incertain pour le diesel

Malgré les avantages économiques que le diesel continue de proposer aux gros rouleurs, son avenir semble de plus en plus incertain à long terme. Les investissements des constructeurs automobiles se concentrent désormais sur l’électrification et l’hybridation, réduisant les efforts consacrés au développement de nouveaux moteurs diesel.

• Moins de nouveaux modèles diesel : En 2024, de nombreux constructeurs automobiles ont déjà annoncé la fin de la production de véhicules diesel, notamment pour les voitures particulières. Cela signifie que l’offre de voitures neuves diesel va progressivement se raréfier, limitant le choix pour les consommateurs qui préfèrent encore cette motorisation.

• Possibilité d’interdictions totales : Certains pays envisagent d’interdire complètement la vente de voitures neuves à moteur thermique, y compris le diesel, d’ici 2030 ou 2035. Ces interdictions à venir poussent les acheteurs à se tourner dès maintenant vers des solutions alternatives, anticipant une transition vers une mobilité plus propre.

5. Faut-il encore investir dans une voiture diesel en 2024 ?

Pour qui le diesel reste-t-il pertinent ?

En 2024, investir dans une voiture diesel reste une option valable pour certaines catégories de conducteurs.

• Les gros rouleurs : Si vous parcourez plus de 20 000 kilomètres par an, notamment sur autoroute, une voiture diesel peut encore être un bon choix grâce à sa faible consommation de carburant et à sa longévité.

• Utilisation en milieu rural : Pour ceux qui vivent en dehors des zones urbaines, loin des restrictions de circulation des ZFE, le diesel reste une option intéressante, surtout pour les véhicules utilitaires ou les SUV utilisés pour tracter.

Les alternatives à envisager

Pour ceux qui conduisent principalement en ville ou qui effectuent de courtes distances, il peut être judicieux d’envisager des alternatives au diesel, telles que les voitures hybrides, hybrides rechargeables, ou 100 % électriques. Ces options offrent des coûts d’entretien et des émissions réduits, tout en anticipant les futures évolutions réglementaires.

Conclusion

En 2024, le diesel est loin d’être mort, mais son avenir est clairement compromis à long terme. Les nouvelles réglementations environnementales et les restrictions de circulation dans les grandes villes limitent de plus en plus son attractivité, notamment pour les petits rouleurs et les citadins. Toutefois, pour les conducteurs parcourant de longues distances ou utilisant leur véhicule dans des zones rurales, le diesel peut encore offrir des avantages. La clé est de bien évaluer ses besoins et d’anticiper les évolutions futures du marché automobile pour faire un choix éclairé.